À elles seules, les Hyundai Accent et Kia Rio «plantent» la concurrence (pourtant féroce) en proposant des gâteries rares (ou carrément inexistantes) dans la catégorie. Pensez sièges et volant (!) chauffants, toit ouvrant, motorisation à injection directe (pour une frugale consommation combinée sous les 6 L/100 km) et transmission à six rapports, tant manuelle qu’automatique.
De plus, les dimensions sous-compactes des deux voitures coréennes ne les empêchent pas d’offrir un bon dégagement à l’avant et un dégagement respectable à l’arrière. Leur assemblage intérieur est très bien, leurs commandes sont faciles à apprivoiser, le confort de leurs sièges est honorable, et leur quatre cylindres de 1,6 litre développe 138 chevaux – une puissance très correcte pour des petites. L’affaire pourrait s’arrêter là, et le consommateur serait content. Mais ça va plus loin. Et dans la foulée, une des jumelles l’emporte sur l’autre. Voyons comment.
Le prix
De nos deux rivales coréennes, c’est l’Accent qui offre l’étiquette la plus basse de quelques centaines de dollars. Mais attention, il faut dire qu’à son prix, l’Accent ne propose pas les vitres électriques ni les rétros chauffants, non plus que les commandes audio au volant – ce que fait la Rio de base, en plus de s’amener sur des roues de 15 pouces (contre des 14 pouces pour l’Accent).
La conduite
Sur la route, nos jumelles ont des personnalités fort différentes. Malgré le partage d’une même plateforme, de la suspension (une poutre de torsion), de la direction électrique et de combien d’autres organes, l’Accent se montre moins solide que la Rio. Sa suspension flotte davantage sur les aspérités du bitume, et sa direction, livrée par un mince volant moins agréable en paume, n’a presque pas d’âme. C’est certes confortable, mais ça manque de substance. Au contraire, un plus gros volant et un levier de vitesse plus ventru, une direction plus précise et une suspension plus ferme accordent à la Kia un comportement bien campé, mieux équilibré. Par ailleurs, l’étagement de la boîte manuelle de la Kia n’est pas handicapé d’un trop long deuxième rapport, comme pour l’Accent. Un point pour la Rio.
Les extras
La Kia Rio propose une variante (EX Luxe) qui n’a pas d’équivalent chez l’Accent et qui propose un impressionnant lot d’équipements. («Pour ça, on a l’Elantra», se défend Hyundai…). Le luxe dans une petite? Et pourquoi pas, s’est dit Kia : pensez roues de 17 pouces, suspension et pédales sports, démarrage sans clé, volant chauffant (!), revêtement en similicuir, climatisation automatique, caméra de recul et même l’UVO – la contrepartie du Ford Sync. Cette dernière connectivité, Hyundai en dispose aussi, sous la forme du BlueLink, mais rien n’est encore confirmé pour le Canada. Dommage. Un autre point pour la Rio.
Le coup de grâce: la Rio victorieuse
Le coup de grâce? C’est la Kia Rio qui le livre, avec une variante Eco qui fait monter à bord le «stop-and-go». Ce dispositif est un des plus intéressants de l’heure : grâce à lui, le moteur s’éteint aux arrêts, ce qui aide à réduire la consommation d’essence (de jusqu’à 10 %, dit-on) en conduite urbaine. C’est répandu en Europe, et on attend impatiemment que ça se démocratise ici. C’est pourquoi il est carrément génial que Kia se lance dans la valse, avec un petit modèle d’automobile économique de surcroît. Et c’est ce qui assure ici la victoire pleine et entière de la Kia Rio, devant la plus féroce concurrence qui soit : celle de sa jumelle Hyundai Accent.
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